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Observations année 2015

29 et 30 décembre 2015 - Une nuit bien remplie

La nuit du 29 au 30 décembre le ciel est complètement lavé, c'est le moment d'en profiter.
Le 29 je suis invité à l'OAB en soirée pour tenter d'observer la difficile C/2013 X1 une des comètes PanStarrs. Ce sera mon 4ème essais pour enfin pouvoir la dessiner.


Après une courte nuit c'est vers 5h du matin que je me dirige vers mon site d'observation préféré: Notre Dame la Brune. La lune fort brillante ce matin, ce qui rend l'exercice un peu compliqué, mais avec de la persévérance on y arrive.

Pour zoomer, cliquez sur les images.

26 décembre 2015 - Coucher de soleil en lumière naturelle

Aujourd'hui le soleil nous montre un beau groupe de taches, nommé AR2473. Comme j'avais aimé le défi du croquis du coucher de soleil en h alpha, c'est avec ma lunette de 102/1000 et un filtre objectif que je l'ai dessiné cette fois.

Pour la perspective de la sphère j'ai commencé par dessiner le disque au pastel noir estompé, ensuite j'ai fait un croquis classique des deux groupes de taches au crayon papier HB, B2 et B6, tout ceci avant que le soleil n'approche trop de l'horizon. Comme la dernière fois il était difficile de savoir ou l'horizon allait commencer à masquer le limbe, c'est la trace laissée par un vol d'oiseaux qui m'a donné le "LA".
Lors de coucher du soleil, la déformation de l'atmosphère était peu sensible, c'est d'abord une brume qui s'est invitée, et ensuite seulement les arbres formant l'horizon apparaissent.

Comment j'ai fait? cliquez ici: En français ou en anglais.

22 et 25 décembre 2015 - La comète Catalina

Aquarelle du 22 décembre.


A gauche croquis réalisé à 3h50 TU avec le BT grossissement de 25x on distingue pour la première fois la lueur verdâtre du pseudo-noyau. On devine à peine la syndyne à 25x mais elle est évidente à 150x.
A droite croquis réalisé avec le Dobson 12" à f5 pour un grossissement de 150x on devine des détails dans la coma, comme ce triangle entourant le pseudo-noyau. Pour réaliser ces deux croquis j'ai mis près de 2 heures et j'ai été aidé par le filtre "spécial comète" de Lumicon appelé aussi SWAN.
En dessous le site d'observation bien dégagé et bien noir, certains reconnaitrons. Sans simuler des lumières rouge et à led froide, on ne verrait ...rien... L'humidité par-contre était catastrophique, parfois je devais laisser passer les bancs de brume qui me prenaient la tête, parfois et heureusement, seuls les pieds étaient dans la brume. J'espère retourner demain matin, jour de Noël pour voir cette comète qui espérons le, apportera de bonnes choses à notre humanité qui en a bien besoin, affaire à suivre.

La comète au BT 126 SS-A à 25x  -  La comète au Dobson 300mm à 150x


Le matin du 25 décembre la Lune était trop brillante pour sortir mon matériel lourd et me déplacer, je me suis donc contenté d'observer avec ma bonne paire de jumelles 10x50.


11 et 12 décembre 2015 - Besoin d'exercices

Le 11, soleil est toujours bien calme. Comme j'avais furieusement envie de le croquer, pour ajouter à l'exercice j'ai réalisé cette aquarelle lors de son coucher.


Cliquez ici pour voir le disque en plus grand

J'ai commencé par situer les petites protubérances lorsque le soleil était à 10 minutes de l'horizon. Il était difficile de savoir ou l'horizon allait commencer à masquer le limbe, c'est la trace laissée par un avion qui m'en a donné l'indication.
Lors de coucher du soleil il faut dessiner rapidement, d'abord il y a la déformation due à l'atmosphère et ensuite ce sont les arbres qui apparaissent en avant plan ( ici la colline du Grand Blé).


Le soir du 12 décembre, j’étais attendu par Laurent Ferrero et une bonne dizaine ses copains près de Rians sur le terrain du RAGBR, c’était déjà leur 70ème sortie sur ce terrain.
Avant l’arrivée des nuages annoncés, après avoir installé mon BT126 j’ai pu observer la comète PanStarrs X1, mais trop petite pour mes grossissements, je suis ensuite passé par deux variables Khi du Cygne et AG Peg pour terminer par NGC404.


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NGC 404 est également appelé le fantôme de Mirach. Mirach, est l’étoile Beta d’Andromède. Elle brille avec une magnitude de +2.0, c’est une géante rouge de classe M distante de 200 anlus. A 7’ dans la lueur de Mirach se dévoile à peine NGC404, qui est une galaxie elliptique naine située à 10 millions d’anlus sa magnitude n’est que de +11.1.
La nébulosité visible autour de Mirach est due à l'humidité qui gagnait rapidement le zénith.
Avec cette observation on imagine aisément la différence en lumière et en distance des deux objets. Son appellation de fantôme de Mirach lui vient de la difficulté à l’observer et même de la photographier, elle est si près de la forte source lumineuse de l’étoile.

7 et 10/12/2015 - Catalina près de Vénus

Le matin du 10 avec un ami astronome nous nous sommes rendus sur le site utilisé pour l'observation "Lovejoy pour Charlie", près de Saint-Laurent-du-Verdon. Un ciel bien noir et un horizon Est relativement bien dégagé.
Pour trouver la comète c'est facile, vous partez de Jupiter, direction Vénus vous passez par Mars puis juste avant Vénus vous virez à gauche vers Sirma, vous êtes presque arrivés. Dans le champ, Catalina est juste au bout du chemin, après Sirma. Bonne route !


Cliquez ici pour voir la feuille en grand et en mode négatif/positif

J'aurais quelques questionnements au sujet de ces résultats:
1 - La vue des queues de la comète dans le Dobson 12" est bizarrement très peu contrastée.
2 - Il y a encore peu de photos mais ma dernière esquisse montre une sorte d'éventail entre les deux queues, il s'agit sans doute d'un effet d'optique car il n'est jamais présent sur les photos, je pense par exemple à la pollution lumineuse émise par la Vénus toute proche?
Le filtre SWAN de Lumicon est impressionnant pour séparer le gaz (ions) de la poussière cométaire, c'est visible dans le croquis un peu verdâtre en dessous au centre.


La veille du 7 décembre il avait plu, le sol était détrempé et les nuages étaeint bien présents.
Qu'à cela ne tienne un trou dans les nuages me suffira.


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1/12/2015 - Catalina dans les lueurs lunaires !

J'ai eu un autre beau réveil avec Catalina.
Malgré une Lune encore bien brillante elle est de plus en plus facile à trouver étant plus haute et donc plus lumineuse.


Cliquez ici pour voir la comète en grand

La queue de poussière tourne par le sud et la queue d'ions est encore parfaitement visible. Elle est déjà bien visible dans de simples jumelles 7x50. A cause de la Lune il n'est pas encore possible de deviner sa couleur.
Retour sur le terrain le lendemain 2/12. Un autre grand moment, j'ai pu observer le lever de la comète, elle s'est détachée de l'horizon bien visible dans les 2° de champ. Je suis resté une bonne heure avant de voir la lumière de l'aube rivaliser avec celle de la Lune. La forme globulaire était bien visible par-contre la vue était nettement moins belle qu'hier, c'est sans doute l'humidité ambiante qui troublait l'air. Seuls les débuts des deux queues étaient observables. Le filtre SWAN ne donnait rien d'autre qu'un peu plus de détails dans un des deux débuts de queues.

Voir mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de janvier-février 2016 : Astrosurf Magazine 78

28/11/2015 - Une hedgerow impressionante

Le soleil est bien calme pour l’instant, en lumière blanche il n’y a vraiment pas grand-chose à dessiner, c'est vraiment trop facile !!!
Du coté du limbe solaire par contre (en H alpha) l’activité est très importante, pas moins de trois éruptions sont en cours, presqu’à égale distance les unes des autres.
Je me suis concentré sur la jolie Hedgerow une haie de feu, qui était déployée du coté du ponant.


Comme toujours, la charpente qui soutient le plasma est un champ magnétique très instable, cela danse, se tord et s’enchevêtre constamment. Durant les 25 minutes nécessaires à la réalisation de ce dessin les volutes se transformaient. Il faut s’attendre à tout moment à ce que la reconnection magnétique de la protubérance provoque une éruption explosive.
Il n'y aura pas d’aurore à espérer puisque l'Hedgerow est proche du ponant, donc l’éruption est au-delà de la direction de notre planète depuis plus de 10 jours.

24/11/2015 - Catalina enfin !

Les matinées des 22 et 23 novembre, j’étais sur site dès 5h30 pour tenter d’apercevoir le lever de Catalina. Cette comète - C/2013 US10 – est prévue pour être bien brillante.
Lors de ces deux matinées en solitaire, c’est en vain que j’ai essayé d’apercevoir quelque chose, le nom du site s’apparentait plutôt à du « Notre Dame la Brume ».
Le 24 novembre, c’est une fois encore la ténacité qui m’a récompensé. Sur site dès 5h30, c’est par -3°C que j’installe mon matériel, mon télescope binoculaire (BT) de est lourd et stable. C’est un très bon chercheur de comètes. La nuit est encore très belle, pas de Lune, avec une excellente transparence et aucune turbulence. Je profite des premières minutes d’observation pour voir apparaître des étoiles faibles (de magnitude 7 ou 8) derrière l’horizon Est. C’est rare.


Cliquez ici pour voir la comète en grand

Après 30 minutes de recherche je vois enfin émerger au dessus de l’horizon cette nouvelle comète. Elle n’est pas aussi brillante que laissait à espérer les quelques pronostiqueurs (ils prévoyaient m+4.5). Ici, la magnitude n’est estimée qu’à +6.0 voire +6.5. Cette estimation est difficile parce qu’il s’agit de trouver des étoiles de référence à la même hauteur, même pour un variabiliste, les lueurs de l’aurore rendent cet exercice vraiment très compliqué. Bien qu’elle devrait encore gagner une magnitude d’ici la mi-décembre, elle n’est pas encore visible à l’œil nu.
Dans des oculaires de 25mm pour un grossissement de 25x, elle ressemble à s’y méprendre à un amas globulaire. D’où l’intérêt initial du catalogue de Messier. Ce chercheur de comètes y avait fait le recensement des nébuleuses, amas et autres galaxies, justement pour éviter de les confondre avec des comètes. J’avoue que de mon coté, outre le fait que ces objets soient très beaux à contempler, je les utilise le plus souvent comme le but premier du fameux catalogue,… pour les éviter.
A l’aide des nouveaux oculaires d’Explore Scientific, deux 16mm pour un grossissement de 40X (ils sont splendides ces oculaires !), la comète se présente comme ayant une coma diffuse sans véritable pseudo-noyau brillant. Une queue d’ion très fine et relativement bien visible pointe résolument à l’opposé du Soleil. Presque à l’opposé, comme à la traîne, un semblant de début d’excroissance semblerait indiquer le début d’une queue de poussière. L’observation est à la limite de l’instrument, ce n’est qu’en vision décalée et par moments seulement que j’arrive à observer ceci. Cette seconde queue amorce son virage post-périhélie, sur certaines bonnes photos prises dès le 24 novembre cette comète ressemble vraiment à un oiseau en vol.

15/11/2015 - Coeur brisé sur le Soleil

En cette période tristement historique pour l'humanité, même le soleil semble arborer un cœur brisé. Après Lovejoy pour Charlie aujourd’hui c’est le Soleil pour Paris que je voulais dessiner.


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Alors qu’il n’y avait quasiment pas de tache (WN 48) et très peu de protubérances, on a pu observer cet anneau magnétique de près d’un million de km de circonférence durant les quelques jours de cette triste période. Evidement cette structure instable pouvait provoquer une éruption dite de Hyder. Chaqu’une des éruption provenant de ce filament géant possède une énergie énorme qui explose lorsque la tension est libérée. Les prémices de cette activité ce sont ces zones plus brillantes (petit truc: pour dessiner les zones actives j'utilise un calque séparé que j'inverse en le superposant au dessin initial).
Ce filament est finalement entré en éruption à partir de 20h30 TU ce 15 novembre quelques heures après ce croquis.

14/11/2015 - Les Taurides Nord

Ces météores proviennent de l'essaim appelé Taurides nord (NTA). Une comète mère passant trop près de Jupiter s’est fragmentée il y a à peu près 25'000 ans en donnant naissance à des comètes plus petites comme la comète Encke (2P) et notre essaim. La terre passant juste au bon endroit cette année, nous avions déjà observé quelques superbes bolides lors de la sortie AstroProvence du 11 au 12 novembre.

La matinée du 13 était trop bouchée mais le 14 :


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Les deux bolides étaient de magnitude -4 et -6, et tout près de l'horizon, d'où l’intérêt de le croquer.
Dans le haut de l'image le météore horizontal est un sporadique, il allait de gauche à droite. Pas de surprise pour le THZ, toujours aux alentours de 10, par-contre leurs éclats donnaient dans le grand spectacle !

Automne 2015 - Insomnies

Parfois il faut se lever tôt…
Plutôt que de rester bloqué dans son fauteuil face à un écran montrant une traînée de boue sur Mars, je préfère avoir les pieds sur terre, même dans la boue. Le monde réel nous offre gracieusement tant de beautées.
Délaissant l'astronomie participative, je souhaite du grand spectacle. Le théâtre de ces aquarelles est mon petit village d'Artignosc, niché bien haut dans le parc naturel régional du Verdon.

Outrel la Lune, la conjonction des planètes Vénus, Jupiter et Mars nous a permis d’admirer une jolie grappe de lumière qui glissait d'un petit matin à l'autre. La dernière fois que ce type de rapprochement a eu lieu c’était lors de chaudes soirées d'été en juin 1991. Fin octobre et début novembre 2015 il ne fallait pas craindre les frimas matinaux.
C’est sous le ventre du Lion que la conjonction avait lieu, Régulus et Dénébola étaient bien faibles face aux éclats -1,8 pour Jupiter et surtout -4,8 pour Vénus. Les deux planètes étaient parfois visibles à travers les fins nuages de cette saison revêche.

La magie d'une syzygie se rehausse parfois d'un avant plan terrestre : ici un clocher, là une fontaine ou la perspective d'une ruelle, le masque de ce platane fantomatique et tous ces vieux murs,...
Ou alors plus aventureux, la vue du lac ou d'une chapelle perdue dans la nature, et ces esquisses du village de loin, à partir d'un chemin de terre au moment où les fenêtres s'allument donnant le change aux planètes qui s'estompent dans les lueurs de l'aube. Et même si une brume dense permet à peine de distinguer une Mars blafarde, nous rêvons la tête dans les étoiles et les pieds dans une traînée de boue vite oubliée. C'était comme dans un rêve, un petit matin de plus mais quel souvenir!


Le 21 octobre vers 5h TU


Le 22 octobre vers 3h30 TU


Le 24 octobre vers 3h30 TU


Le 25 octobre vers 4h30 TU


Le 26 octobre vers 4h TU


Le 29 octobre vers 5h30 TU


Le 31 octobre vers 4h TU


Le 2 novembre vers 5h15 TU


Le 5 novembre vers 5h TU


Le 6 novembre vers 5h45 TU


Le 7 novembre vers 6h TU


Le 8 novembre vers 5h45 TU

En voyant ces aquarelles je me dis honteusement que la pollution lumineuse peut parfois aider à préciser le style de ces esquisses.

Voir Astronomie Magazine de décembre 2015  Astronomie Magazine 184<

Sky and Telescope - June 2016 Et Sky and Telescope de juin 2016

29/10/2015 - Occultation des Hyades et d'Aldébaran par la Lune

A 21h36min55,75sec en TU, soit vers 22h37 en temps local de La Blaque, Aldébaran et quelques-unes de ses Hyades s'éclipsaient pour un moment derrière le disque lunaire. C'est une nouvelle série pour cette étoile, d'ici 2018 cela arrivera encore 44 fois!


Cliquez ici pour voir l'animation

24/10/2015 - Avec Sandra à la rtecherche d'Eunomia

Cet astéroïde, le numéro 15 a une taille respectable avec une taille de plus ou moins 300km. C'est un des douze plus gros astéroïdes de la ceinture principale. Comme pour les planètes les plus gros astéroïdes ont leur propre symbole.
Celui d'Eunomia est :   

A ce moment il était dans une position idéale pour son observation.

Photo souvenir avec Sandra sous la lumière sélène et celle des réverbères. Pour encore plus compliquer l'affaire, l'observation s'est faite à travers une fine couche de nuages bas.


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28/9/2015 - Observation de l'éclipse totale de Lune

Une fois n’est pas coutume, c’est dans le Sud-Est de la France que nous avons été le moins gâtés par la météo. Beaucoup n’ont même rien pu observer.
En début du phénomène, les instruments ont même dû être protégés de la pluie, c’est dire ! Nous étions au bord du lac d’Artignosc : à l'entrée des basses gorges du Verdon, c’est déjà presque une autre planète.
Il fallait juste rester optimiste. Dès 5h TL, de belles éclaircies se forment, la splendeur de l’éclipse est bien observable depuis la fin de la totalité jusqu’à la sortie de l'ombre de la terre.

Au programme : mesurer les temps précis du passage de l’ombre de la terre au centre de certains cratères. Mais pourquoi cette observation est-elle intéressante ? La taille de l'ombre de la Terre varie légèrement d'une éclipse à l'autre pour des raisons encore inconnues. Ces résultats vont être intégrés dans une étude dont les analyses paraîtront dans une revue scientifique… à suivre.
Les lunettes utilisées pour les calculs sont toutes les deux des Bresser 102mm/1000mm, une très ancienne et le tout nouveau modèle. Sans en changer le prix, Bresser a fait là une superbe réalisation, et plus spécialement au niveau d'un porte-oculaire du type HEXAFOC, la mise au point en est extrêmement douce et précise.

Voici une aquarelle réalisée 3 minutes avant la fin de la totalité, la Lune de sang joue audessus du lac, entre les constellations de la Baleine et celle des Poissons.


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Voici une vue d'ambiance de l’éclipse réalisée à l'aquarelle vers cinq heures trente. La lune sort de l'ombre de la terre.
Preuve que l’astronomie scientifique et participative n’empêche pas la fibre artistique de vibrer.


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Une comparaison avant et après l'éclipse


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Voir mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de novembre-décembre 2015 : Astrosurf Magazine 77

Cliquez également sur VIDEOS ci-dessus pour lancer l'animation de l'événement.

17/9/2015 - Observation d'une énorme éruption solaire

Cette protubérance du type Hedgerow est tout à fait typique, c'est vraiment un beau cas d’école.
Comme souvent elles sont imposantes. Celle-ci fait plus de 600'000 Km de long. Ce type d’éruption comprend une suite, un rang de protubérances plus petites qui sont magnétiquement reliées entre elles. La structure principale est dynamiquement stable puisque l’ensemble est retenu par un champ magnétique horizontal. Du coté des détails, les fines structures de plasma (fils et nœuds) indiquent un support vertical dynamique.


Cliquez sur l'image pour l'agrandir en couleur!

Entre le début de mon croquis à gauche et la fin à droite il m’aura fallu 20 minutes. A la fin de mon observation il était impossible de valider les petites volutes du début du croquis, les détails avaient complètement changés.
La stabilité horizontale de ce type de protubérance, qui peut survenir comme aujourd’hui lors d’un soleil calme, est prépondérante par rapport aux vecteurs verticaux. Grâce à cela le soleil, devrait nous donner quelques jolis moments d’observation dans les heures, voire les journées qui viennent.

Mais où est donc passé Novorossijsk ???

Le matin du 7 septembre l'astéroïde Novorossijsk devait occulter une étoile.
Et quelle étoile ! une des étoiles secondaires de l'amas des Pléïades, M45!
Mais où est passé ce caillou, quand même un astéroïde de 35 km ça ne devrait pas passer inaperçu et pourtant...
Voici la situation théorique de l'ombre portée par l'astéroïde:


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J'avais déclenché mon Pentax durant 10 minutes, autour de l'occultation mais cette foison stellaire cache trop le filé de l'étoile cible qui va se confondre après 144 sec avec l'étoile Mérope.

2520 Novorossijsk

C'est donc l'observation visuelle qui va contredire l'occultation : rien ne s'est passé entre 2h23min 30sec et 2h33min 00sec (données en TU)
La non occultation permet toutefois de préciser la position voire les dimensions de l'astéroïde. Le suspense aura été de courte durée, une minute peut-être et contre toute attente personne n'a réussi à voir s'éteindre l'étoile.

Voici un croquis de M45 avec repérage de la cible réalisé avec ma Vixen BT126SS-A et un grossissement de 25x pendant que mes collègues préparaient leur matériel en vue de réaliser des filés d'étoiles.


Cliquez sur l'image pour l'animation de ce que nous attendions

Quelques nouvelles de la nova du Sagittaire

Observation de la nuit du 31 août au 1er septembre.
A la mi-juin je ne la discernais plus guère dans mon bino de 126mm.
Après avoir atteint la magnitude de 13.5, vers le 10 juillet elle repartait en brillance. Cette fois la coquille de poussière qui la recouvrait en l'assombrissant se rapproche de l'étoile se consumant en l'alimentant.
Cette nuit du 31 août j'ai estimé sa magnitude à 8.9.

Nova SGR 2015

C'était ma 122ème estimation publiée pour cette seule étoile, un petit record.

La pleine Lune le 29 août

J’ai voulu m’exercer à croquer notre satellite naturel avec mon nouveau filtre polarisant rotatif.
Le 29 août en début de soirée la distance était de 358'294 Km soit à moins de 1900 Km du minimum théorique et avec un diamètre apparent de 33’ 20".


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J’ai réalisé cette image au pastel (Conté gris et noir et Derwent blanc) sur papier Canson 240gr noir. Le dessin a été réalisé exclusivement à l’oculaire de ma Lunette Bresser 102/1000 avec un oculaire Omégon de 40mm (25x) et un nouveau filtre polarisant double. C’est ce filtre que je voulais essayer avant l’éclipse du 28 septembre prochain.
Lors de la digitalisation j’ai juste redressé le globe pour retirer l’effet de symétrie du renvoi coudé mais je n’ai apporté aucune retouche.

Les animations astro juillet-août 2015

Varages 22 et 23 août avec l'AAP

 
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La nuit du 8 au 9 août à Néoules avec Polaris83


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Les animateurs avaient concocté une surprise pour les visiteurs diurnes, des microscopes étaient déployés pour leur permettre d’admirer de tout près les minéraux et fossiles de la région, le tout animé par les explications d’un géologue.


La nuit du 25 au 26 juillet à Mons avec Cosmons


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Une étoile variable très intéressante Khi du Cygne

Le 28 juillet...
Khi du Cygne est une variable du type Mira, c'est-à-dire une géante rouge qui atteint la fin de son évolution, même l’hélium commence à lui faire défaut. Ce type d’étoile est une variable intrinsèque, elle pulse de manière régulière bien que son enveloppe ne soit pas sphérique. Khi Cyg passe de la magnitude 14 à 4 en 400 jours. Dix magnitudes! c’est la plus importante variation connue pour une variable de ce type, et c’est maintenant pour encore quelques nuits! D’après la courbe de l’AAVSO, une période de maximum sur deux, elle brille plus fort, on ne comprend pas encore cette cocasserie. Lors du précédent maximum elle atteignait à peine la magnitude 6.2. Cette nuit je l’ai pointée à 4.2, très facilement visible à l’œil nu elle arbore une splendide couleur rouge-orangée.


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Laurent Ferrero m'a donné l'idée de représenter des spectres d'étoiles. Moi évidement je voulais peindre ça à l'aquarelle.
Alors le 2 août, après avoir estimé Khi du Cygne à 4.5, en suivant le 4.2 déjà observé elle amorce donc sa longue descente. Sur un terrain bien noir et juste avant le lever de la Lune je m'y suis essayé.

Khi Cyg

Les raies d'absorption classique pour ce "cas d'école" des étoiles du type Mira, sont et sans ambiguïté fort bien visible, il s'agit d'oxyde de Titane.
Etant donné le type complètement non scientifique du relevé d'un spectre en visuel, les longueurs d'ondes sont très arbitraires... J'ai seulement essayé de représenter les raies sombres par rapport aux couleurs. Le résultat est très proche de ce que je voyais avec mon Delos 10mm.
Ce n'est pas évident quand même, soyez indulgents !

Khi Cyg

Voici la courbe de lumière des derniers mois. La contribution de chacun permet de nourrir cette courbe au fil du temps. Nous ne sommes pas isolés à observer ces étoiles étonnantes et c'est grâce à nous tous que nous pouvons mieux comprendre leur mode d'évolution. La science passe par chacun de ces petits points, par chacune de nos petites estimations et tous ces relevées au fil des nuits apportent leur pierre à l'édifice.

Le cratère Copernic

Le 26 juillet


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Voici un cratère très connu: Copernic. Il a un diamètre de 93 km pour une profondeur de 3700 m. Il est relativement jeune, 800 millions d'années, ce n'est presque rien par rapport à l'âge de la Lune.
Il est assez difficile à dessiner, de nombreux détails subtils se dégagent comme ces touts petits cratères d'impact en arc de cercle et son réseau de raies plus claires qui sont visibles sur plusieurs centaines de km. Quelques glissements de terrain sont également visibles, ceux-ci auraient été créés lors de l'impact encore plus récent, du météore qui a donné naissance au lointain cratère Tycho.

La conjonction entre Vénus et Jupiter

Depuis le 20 juin, le ciel interpelle les promeneurs. Depuis le 20 juin, deux points lumineux, deux « astres » s’imposent au regard, l’un près de l’autre dans le ciel bien dégagé de Provence. Dans un petit village du Haut-Var le choc des boules de pétanque font une jolie sérénade. Plus à l’ouest, les planètes Vénus et Jupiter encore spectatrices, semblent demander de jouer avec les champions. Si le satellite de Jupiter « Io », celui qui se trouve vraiment tout près de la planète, était un cochonnet, il est fort à parier que le propriétaire de la boule striée de bandes sombres gagnerait largement.
Cette conjonction est une fort belle compétition.


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Vers 20h30, bien avant le coucher du soleil, avec une boussole pour l’azimut et la main tendue utilisée comme sextant pour la hauteur, il est aisé de trouver Vénus et tout près Jupiter. La vue des deux planètes est très belle. Dans un ciel au bleu tellement clair qu’il en est presque blanc, Vénus n’est pas encore trop éblouissante et Jupiter montre déjà bien ses bandes.
Même en grossissant 40x, les deux planètes les plus brillantes de notre système solaire rentrent facilement dans le champ du télescope. Une heure plus tard, la ronde des satellites de Jupiter ajoute à l’attrait de l’événement et le croissant de Vénus, comme une toute petite Lune, est juste parfait pour que l’on saisisse la provenance de la lumière solaire.


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L’aquarelle du rapprochement a été réalisée par la méthode du négatif le 29 juin vers 21hoo au centre du village d’Artignosc-sur-Verdon. A droite du clocher de l’église on devine sous d’énormes platanes, le lavoir, la fontaine municipale et la terrasse de l’auberge qui est encore occupée par quelques joueurs de pétanque.

La vue à travers l’oculaire a été dessinée le 30 juin autour de 21h46, temps d’Artignosc, alors que les planètes étaient en conjonction maximale en utilisant un binoculaire de marque Vixen, le nouveau BT126 SS-A muni de deux bons oculaires « Explore Scientific » de 16mm avec 68° de champ.

Quelques observateurs lors de la journée internationale du Soleil

Le 21 juin le jour le plus long...


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L'étoile de Moustier-Ste-Marie

Le 6 juin c’était la fête des 20 ans de la remontée de l’étoile de Moustier-Ste-Marie.
Un beau programme faisait la place belle à l'astronomie.

Nous nous sommes régalés à montrer entre autres, Saturne, Jupiter, Vénus et l’astérisme du chapeau de Napoléon mais surtout à écouter les anecdotes des anciens à propos de cette fameuse étoile de Moustier.


Cliquez sur l'image pour deviner les dates des dernières péripéties

Une après-midi d'observation solaire

Nos amis de La Blaque avaient organisé une après-midi d'observation solaire. Nous étions une dizaine derrière les oculaires à en admirer les rayons qui nous donnaient toute leur chaleur. C'était franchement sympa comme réunion!
Entre les EQ de choc, les célestrons longs (les fameux Hats d'Airylab), les mégalunts, les Skywatcher bluesky et autres bino's solaires je me suis régalé à la planche à dessin !!! Seule la Lunt 150 était consacrée à la photo.
Voici un petit souvenir compilé d'après les vues Halpha à partir du Hat à Fred, de la 150/1200 en WL et de la bino de Jean-Luc en mode 3D...


Cliquez sur l'image pour voir le disque solaire.

Comme le soleil était devenu bien plus calme que les jours précédents il n'était pas particulièrement croquogénique aujourd'hui, mais on fait ce qu'on peut avec l'astre qu'on a! Sur la gauche on aperçoit la zone active autour de la fin de la tache AR2339, elle se couche à notre vue.
Je vous glisse aussi ici une petite vue d'ensemble de l'animation (la couleur de base est celle du bon café de Caroline)

Le 10 juin 2015, ce croquis a été primé par :  Astronomy Sketch Of the Day

Le chapeau de Napoléon

En début de nuit, l’étoile géante Arcturus flamboie haut dans le ciel, sa lumière orangée est incomparable. Tout près d’Arcturus, il y a un astérisme, un groupe d'étoiles peu connu. Ces étoiles ne sont pas à la même distance de la Terre c’est un alignement accidentel qui est là pour le seul plaisir des yeux.


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A faible grossissement, ce regroupement a la forme d’une fonction de gaussienne (si vous êtes un peu matheux) mais pour tous, c’est probablement le chapeau de Napoléon qui se rappelle à notre mémoire. En 1990 c'est le français Picot qui lui a donné son nom : Picot1.

9 mai, animation astro au château de Berne à Lorgues

Avis aux heureux propriétaires de lunettes d'éclipse
... si elles ne sont ni perdues ni abîmées, elles peuvent à nouveau servir.
Si vous avez de bons yeux, un archipel géant de taches solaires est tout juste visible, un peu au dessus du centre du disque. Vous pouvez en admirer la taille sans autre équipement que ces seules lunettes, soit à l’œil nu.


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Numéroté AR2339 ce groupe de taches en est à son second tour de manège, nous sommes en présence de l'ancien AR2322. Le globe bleu ébauché est celui de la Terre, c'est pour donner une idée de la taille du phénomène. Ce groupe restera visible encore quelques jours.

La comète Lovejoy est toujours resplendissante

Malgré son éloignement à la terre et au soleil une queue est encore visible, parcontre la brillance du pseudo-noyau est très estompée.


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Pour ce croquis j'ai utilisé mon nouveau matériel, un binoculaire de marque Vixen de 126mm. Le croquis a été réalisé entre deux estimations de la nova du Sagittaire qui est de nouveau bien brillante, mieux que 5.0 ce matin.

Voir mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de septembre-octobre 2015 : Astrosurf Magazine 76

Suivi d'une éjection de masse coronale

En voyant le site SDO, j'ai vu que quelque chose se préparait sur notre étoile.

Dessin de la chromosphère solaire avec une impressionnante protubérance du type pilier droit.
A ce propos nous avons reçu le message suivant de Frédéric, astrophysicien solaire à l'ORB:
Il y a quelques belles protubérances "grand format" ces derniers temps.
Elles marquent le début de l'érosion du champ magnétique unipolaire présent à chaque pôle solaire (résidu du cycle solaire précédent) par les champs de polarité inverse produits par le cycle actuel. Ceux-ci émergent dans les régions actives à latitude moyenne et migrent lentement vers les plus hautes latitudes, formant alors des arcades magnétiques entre ces polarités opposées.

Soleil H-alpha

Ceci montre le déroulement extrêmement rapide de l'éjection du plasma en 90 minutes. La partie sombre, le filament qui est le point de départ de la protubérance ne se voit que sur la vue d'ensemble et la première vue de ma "bande dessinée"...

Le 12 mai 2015, ce croquis a été primé par :  Astronomy Sketch Of the Day

Une animation astronomique très scolaire

Trois jours et deux nuits dans notre région avec une belle fourchette d'élèves.


Le soleil en H alpha avec cette superbe protubérance en Hedgerow,
celle là même qui a donné lieu à notre 4ème alerte.

On avait disposé une Lunt 35 et une PST, il était facile d'en faire la comparaison, pour moi il n'y a pas photo, le contraste visuel de la Lunt face à la PST est nettement meilleur.

Soleil et CE2

Un autre intérêt de l'aquarelles par rapport à la photo est que certains parents interdisent la diffusion sur internet de photos de leurs minots.
Le but pour les enfants était de pouvoir observer calmement la configuration de notre étoile et de la retranscrire de mémoire dans leur cahier de classe verte, un retour était possible pour confirmation, les pauvres, ils ont eu bien du mal!

Une bien belle nuit

La nuit du 20 au 21 avril était superbe !
J’ai commencé l’observation par un coup d’œil au spectre de la lumière réfléchie par Vénus, du solaire toujours du solaire… puis ce croquis d’une corne de la jeune Lune. Il s’agit de la région de la mer d’Humbold, une libration de plus de 7° permettait cette vue rare.


Ensuite cap sur les comètes, je n’ai pas encore réussi à repérer C/2015 F5 Swan Xingming, par contre C/2014 Q2 Lovejoy est encore et toujours très belle, avec un grossissement de 10x et un petit réfracteur de 80/400 on voit une jolie chevelure. Magnitude je dirais +/- 7. La première fois qu’on l’avait aperçue, c’était le 20 décembre 2014, et ce 20 avril elle est toujours bien vaillante, il y a du record « en » l’air.

C/2014 Q2 Lovejoy

La nova, mais ça c’était vers 3h du matin en TU, remonte en éclat pour la 4° fois ! De nouveau visible à l’œil nu elle approche de la magnitude 5.

Voir mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de septembre-octobre 2015 : Astrosurf Magazine 76

Un peu d'aquarello-spectrographie

Premières lumières avec un réseau. Artignosc, le 18 avril vers 4h du matin.
Premières aquarelles avec un Star Analyser 100 de chez Shelyak, il s’agit d’un réseau de diffraction ayant 100 traits par millimètre, il se visse comme un filtre à l’arrière de l’oculaire ce qui donne un bon résultat… en visuel.

La zone pointée ce matin là était justement particulièrement riche en cibles intéressantes pour ma nouvelle acquisition. C’est sur le blog de Laurent Splendeur du ciel Profond qui m’a mis sur la piste de la spectroscopie sans spectrographie.
J’ai compliqué la manipulation en passant par un coloriage à l’aquarelle, (èh évidement !)
Soyez indulgents, je ne suis pas encore habitué à la détection des différentes raies spectrales avec ce type de matériel, mais je trouve que le résultat est en tout cas déjà artistique.
Après quelques essais j’ai jetté mon dévolu sur un oculaire Delos de 10mm derrière mon réfracteur de 102mm ouvert à 10, c’est superbe. A gauche de chaque spectre j’ai représenté l’astre comme vu dans l’oculaire, à quelques distances du spectre, on appelle ça l’ordre zéro.

Première visée : La nova du Sagittaire

Spectre nova sagittaire 2015

Chouette une nova pour une première lumière. J’arrive à deviner 3 zones plus brillantes dans le bleu cobalt et le cyan, il doit s’agir de raies d’émission de la série de celles dues à l’hydrogène ionisé. Dans le rouge alizarine j’ai sans doute une zone plus claire qui correspondrait au H alpha. Une petite raie d’absorption est également présente dans cette région rouge du spectre, je ne sais pas encore à quoi elle pourrait correspondre ?

Seconde visée : Saturne

Spectre saturne

Rien de très émouvant dans le spectre si ce n’est cette vue en trois bandes bien sympathique. Le spectre de Saturne et de ses anneaux n’est bien évidement qu’un reflet du spectre solaire, ici ce sont les caractéristiques de notre soleil qu’on aperçoit.

Troisième spectre : Antarès

Spectre Antarès

Ce spectre à l’inverse de celui de la nova est un spectre présentant des raies d’absorption marquées. Antarès est une géante rouge en fin de vie. La zone rouge est sans surprise plus étendue.
Dans le bleu je ne sais trop s’il s’agit de raie due au fer ou au magnésium, ce n’est quand même qu’un petit réseau de très faible résolution.
Dans le jaune on retrouve la raie du sodium, comme pour le soleil les fameuses D1 et D2. La raie large dans le rouge devrait être celle correspondant sans doute à l’oxyde de titane. A ce moment de leur évolution ce type d’étoile a engendré un paquet d’éléments lourds comme le titane dont le numéro atomique est déjà de 22 et la masse atomique près de 12x plus lourde que celle de l’hélium.

Quand même, étant amoureux des couleurs, je suis déjà assez satisfait.

Le 18 mars. Une nouvelle étoile dans le Sagittaire !

Une nova vient d'exploser dans le Sagittaire, mon association AAVSO demande un suivi sérieux, il n'y a encore que peu de mesures de magnitude. Voilà qui me réjouit, en prolongeant mes matinées...
Voici une aquarelle réalisée un peu avant l'aube et après les mesures:

Nova SGR 2015
Image en haute résolution cliquez ici.

Le 18 à partir d'un joli site près de Notre Dame la Brune au dessus d'Artignosc, à 4h20 TU j'ai pu estimer sa magnitude à 5.4 ce qui est en total accord avec mes collègues de l'AAVSO.

Nova SGR 2015
Image en haute résolution cliquez ici.

Une chose qui parait très intéressante est cette rapide variation d'éclat, c'est un peu comme si l'étoile pulsait en explosant.
J'ai demandé une régression linéaire à l'AAVSO, on y voit bien, lors de la montée toutes les 20 à 22h, trois pics de luminosité. L'abscisse est ici donnée en jour julien et mes estimations sont en bleu (DMIB).

Nova SGR 2015

Le lendemain, 19 mars à 5h20 LT j'estime sa magnitude à 5.15 avec une précision de 0.2 magnitude, quelques heures après un collègue à New-York l'estime à 4.7 avec une précision de 0.3 magnitude.
Le 23 tôt matin je réalise deux estimations précises (un dixième de magnitude) à 5.4 et 5.5, nous avons dépassé le maximum. La période du maximum m'a été cachée par les nuages. Cela a été le cas durant les 3 jours ou la nova était visible à l'oeil nu.
Le 23 une couleur rouge-orange était discernable aux jumelles 10x50.
Ce qui me parait inhabituel, c'est que la pente de la tangente est plus faible lors de la montée que lors de la descente.
Le 26 mars, surprise, elle redevient visible à l'oeil nu (en vision périphérique) il faut dire que le SQM indique 21.09! Donc et contre toute attente cette nova subit un autre cataclysme. Le 3 avril elle a atteint 4.6. Pour chuter majestueusement le matin du 7 avril.
Le 12 avril elle est à nouveau à la hausse, mag 4.9, enfin une estimation valable, la Lune s'écartant quelque peut. Elle était vraiment très présente lors des 3 matinées précédentes. La courbe ressemble étrangement à ces paysages alpins que l'on peut admirer de chez nous à Artignosc. Je constate que maintenant la couleur de la nova est plus dorée qu'orangée.

Pour ceux que ça intéresse vous pouvez charger la carte des étoiles de références - ici

Des infos en anglais et nos observations sont visibles sur le site de skyandtelescope

Voir l'aquarelle dans le bi-mensuel Astrosurf de juillet-août 2015 : Astrosurf Magazine 75

Le 27 mars. Le soleil n'a pas terminé avec ses surprises

Une bien belle éruption, je n'en avais pas vu de telle depuis celle du 22 avril 2012.
Mais qu'elle était rapide, entre la prise de croquis du dessous à gauche de l'arche et la fin vers la droite il aurait fallu tout recommencer. C'était dantesque !

Eruption solaire mars 2015
Aquarelle en haute résolution cliquez ici.

C’est un type de protubérance appelé « Hedgerow » «le mur de haie», celle-ci est géante, c’est assez rare. Du plasma incandescent chaud est tenu en suspension par des champs magnétiques qui restent stables durant quelques heures. On y voit des choses étonnantes telles que des éruptions en formes de plumes qui flottent et montent à partir de la base de l'éruption; des fins flux de plasma qui tombent en cascade vers la surface et des tourbillons de feu qui ressemblent à des longs ressorts de fauteuil.

Le 20 mars. Un croissant d'étoile dans le haut-Var

Une bien belle éclipse était visible du midi.
Vous trouverez toutes les explications à propos des croquis, calculs et aquarelles réalisés lors de cet événement. Undocument à propos de nos aventures se trouve dans le lien suivant :

Eclipse mars 2015
DOCUMENT PDF cliquez ici.

Le 11 mars. Comment va Lovejoy ?

La comète diminue d'intensité mais est encore très belle, cette-fois c'est avec mes jumelles 10x50 que j'ai réalisé ce croquis. Mon royaume pour de meilleures jumelles...

Lovejoy C2014/Q2
Image en haute résolution cliquez ici.

Voir mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de septembre-octobre 2015 : Astrosurf Magazine 76

Les 4 et 11 mars. Conjonction Vénus - Uranus puis Mars Uranus

Ca bouge dans notre système planétaire !
Ces deux soirée vers 19h TU il y avait deux rapprochements intéressants à une semaine d'intervale, 5.2 minutes d'arc seulement séparaient Vénus et Uranus puis 16.25 minutes séparaient Mars d'Uranus, les magnitudes sont biensûr très différentes, -3,7 pour Vénus et 6,0 pour Uranus qui soit dit en passant était 10000 fois moins lumineuse que Vénus !
C'est la subtile différence de couleur des trois planètes qui était belle à observer.

Uranus Venus Mars
L'image en haute résolution est accessible en cliquant ici.

C'est toujours compliqué sans GOTO d'attraper Uranus dans le champ étoilé, pour une fois ce sont les autres planètes qui m'ont aidées.
La petite étoile HIP 4325 mag=9.5 se trouve entre Uranus et Mars, donc les satellites d'Uranus d'une magnitude approximative de 13, ne pouvaient être visibles avec ce matériel.
C'était encore un bien joli spectacle!

Le 21 mars 2015, ce croquis a été primé par :  Astronomy Sketch Of the Day

Le 6 mars. Arche solaire

Une deuxième image surprenante du soleil en 2015 !
Un de mes amis qui montrait le soleil en Halpha via une coronado 60 à un prospect m'a appelé pour me signaler une jolie formation sur notre étoile:

Soleil 2015
L'image en haute résolution est accessible en cliquant ici.

Eu un petit coup de zoom sur l'arche :

Soleil 2015
L'image en haute résolution - cliquez ici.

La tache solaire AR2297 qui a donné cette belle protubérance a explosé au moins une fois par jour pendant les trois derniers jours, et il n'y a aucune raison que cela s’arrête. Restez bien à l'écoute de l'activité de notre étoile….
Le 7 mars à 22h22 TU la tache a provoqué une éruption de classe M9.2.
Dans les couches supérieures de l'atmosphère terrestre, du côté jour de la planète un jet de particules ionisées est apparu. Cela a provoqué une panne de radio HF modérée sur l'océan Pacifique. Ceux à l’écoute à des fréquences inférieures à 10 MHz ont probablement remarqué des signaux perturbés et / ou atténués dans la zone rouge de cette carte NOAA : CLIQUEZ ICI.

Mais il y a autre chose, les coronographes de SOHO montrent une éjection de masse coronale sortant de la tache. Le nuage de plasma manquera probablement la Terre, mais c’est sans certitude.

Et puis il y a encore et surtout autre chose. Ceci intéressera nos amis radio-amateurs. Ceci peut sembler étrange, mais les éruptions solaires peuvent être à la fois bonnes et mauvaises pour les communications radio. Tout dépend de la fréquence. En dessous de 10 MHz, les signaux ont comme je l’ai déjà dit, étés fortement atténués. À des fréquences plus élevées (longueurs d’ondes plus courtes), la réflectivité de l’ionosphère augmente, ce qui permet l'amélioration des communications à ces longueurs d’ondes là. Un opérateur radio Bob MacKenzie d'Ottawa, au Canada, nous donne son anecdote: «Quelques minutes seulement après l'éruption M9 le 7 Mars, j’ai pu travailler avec trois stations de radio-amateurs au Japon en utilisant seulement 5 watts de puissance en BLU (à bande latérale unique) et une antenne avec un seul élément vertical dans mon jardin. C’est un événement rare de pouvoir travailler avec le Japon si facilement avec aussi peu d’énergie que celle d’un téléphone portable. Un concours annuel de radio-amateurs ARRL international DX était en cours à ce moment là, il y avait donc beaucoup de stations DX sur les ondes, ce qui a démontré cette propagation inhabituelle ».

Le 19 février. Un double rendez-vous

Une fois de plus je ai eu l'occasion d'utiliser le gros télescope d'Olivier Planchon, un 24 pouces à f/d 3.3.
La comète C2014-Q2 Lovejoy commence à prendre le chemin du retour. Dans le même champ de vision, nous pouvions voir M76, une toute petite nébuleuse planétaire. Sa numérotation NGC est doublée (NGC 650 et NGC 651) parce que quand les astronomes l'ont découverte ils soupconaient une double nébuleuse. La distance de M76 est encore inconnue.
Au cours de notre séance d'une heure, nous avons pu observer le déplacement du proto-noyau face à une belle étoile rouge, SAO 22504, de magnitude 8,7 et de la famille K5. La séparation était ici d'une petite minute d'arc seulement.

Lovejoy
L'image en haute résolution est accessible en cliquant ici.

Pour créer cette petite animation gif j'ai fait sept croquis qui indiquaient les positions relatives.
La lumière de cette étoile a mis 1400 années, en passant à travers la coma, pour atteindre notre planète tandis que la lumière n'a pris que 10 minutes pour nous parvenir de Lovejoy.

Lovejoy

C'était un beau double rendez-vous!

Le 23 février 2015, ce croquis a été primé par :  Astronomy Sketch Of the Day

Voir aussi mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de septembre-octobre 2015 : Astrosurf Magazine 76

La nébuleuse variable de Hubble

La nébuleuse variable de Hubble est un exemple de nébuleuse par réflexion. Egalement dite cométaire NGC2261 est associée à une proto-étoile brillante R Monocerotis. L'étoile qui occupe le sommet nous fait penser à un noyau cométaire.
R MON est une étoile géante jeune, binaire et chaude entourée d’un nuage de gaz et de poussière moléculaire. Ce nuage de gaz est commun aux étoiles massives qui entrent dans la séquence principale. Au-delà de cette zone où orbite gaz et poussières que nous observons, subsiste un grand vide qui forme cette paraboloïde que nous observons.

NGC2261
Cliquez ici pour la haute définition

La variabilité de la nébuleuse est due à des ombres projetées créés par les irrégularités des nuages internes et de la densité des gaz en orbite et qui occultent la lumière stellaire.
La variabilité peut être de quelques semaines seulement. Il est fascinant de voir la forme et la luminosité de NGC 2261 varier au fil du temps : taille et luminosité peuvent varier de deux ordres de grandeur. La distance de cette nébuleuse est de 2500 années lumières et sa magnitude apparente de 9.

Un très long pont de feu suspendu

Filament solaire, dessin du 9 février.

La plupart des éruptions solaires viennent des taches mais dans certain cas elle peut provenir de filaments.
Actuellement un filament magnétique énorme est suspendu au-dessus de la surface du soleil. La structure est essentiellement, une vrille de plasma que des forces magnétiques maintiennent suspendue au-dessus de la photosphère. Le 7 février ce filament avait déjà de plus de 400.000 km de long, soit la distance Terre-Lune, le 11 février le million de km est atteint, cette fois c'est plus que le diamètre de l'orbite lunaire.

Lorsque le filament deviendra instable il éclatera en éjectant d’une partie du plasma dans l'espace interplanétaire et le restant chutant en pluie de feu sur la surface solaire provoquant des éclairs appelés « Hyder flares ».

Filament solaire
L'image en haute résolution est accessible en cliquant sur ce triptique.

L'ampleur du phénomène est bien visible dans ce croquis réalisé à l'oculaire d’une Lunt 35T dans la première raie de l’hydrogène. L'original est en noir et blanc.
Les astronomes munis de télescopes avec filtre H alpha sont encouragés à surveiller la structure tant qu'elle est tournée vers la Terre. Une explosion très graphique pourrait survenir.

Voir mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de mai-juin 2015 : Astrosurf Magazine 74

Queue et pseudo noyau ou le stress du dessinateur

Stress 1 : le pseudo noyau de la comète C/2014 Q2 (Lovejoy)

Une vue de la partie centrale de la coma de Lovejoy n’est pas facile à réaliser. Le doute se faufile lorsqu'on a pas de repère. Nous sommes pourtant déjà trois dessinateurs à avoir tenté d’y trouver des détails.

C2014-Q2 Lovejoy

Ici mon croquis original en positif et négatif

Est-ce réel ou est-ce un problème de perception ou même de collimation ? Nous pouvons deviner de l’activité autour du pseudo noyau. Bizarrement et depuis le début de mes observations de cette comète, elle n’est pas mieux vue avec de gros diamètre, ici seul le grossissement semble intéressant et apporte de l'information, il est vrai que cette comète est particulièrement brillante.
Mes collègues me rassurent, nous avons bien vu le même type de jets.

Stress 2 : la queue de la comète C/2014 Q2 (Lovejoy)

La nuit du 31 janvier au 1er février était bien froide.... pour ici,... La comète a changé d'allure, son panache est nettement plus étalé que lors de nos précédentes vues. N'ayant aucun apriori, je dessine ce que je vois sans tenir compte des photos, dessins et observations récentes. Mais encore une fois je doute, elle n'a pas du tout la même apparence qu'hier. Voici mon croquis :

C2014-Q2 Lovejoy

Cette queue plus large m'étonne et après mon observation et l'élaboration du croquis, je vais voir ce que mes collègues ont vu... nous sommes en temps réel là, sur des sites américains nous sommes nombreux à déposer nos observation, et on arrive à comparer. Pour ça, vive internet !
Une courte animation m'interpelle plus particulièrement. Elle a été réalisée par Van Yi à Meizhou dans la Province de Guangdong en Chine et expliquerait tout,...

CLIQUEZ ICI attendez que l'animation se charge compètement....

Cette remarquable prise de vue a été faite sur une durée de 2h30 approximativement. Donc, la queue tourne entraînée par son mouvement initial, le noyau de cette comète n'est manifestement pas sphérique, il ressemble plus à une sorte de planche de surf qui en tournant sur elle même présente des surfaces très différentes face à l'action de sublimation du vent solaire. C'est en tout cas comme ça que je comprend cet effet étonnant.
Et cela montrerait que la queue se présente, tantôt plus longiforme et tantôt plus en forme de large panache comme à l'instant de mon observation.
Étonnant non ?

Autre particularité de cette observation, derrière la lueur ténue du vert verdon de la coma de Lovejoy apparaît une petite étoile résolument orangée, je la note K sans hésiter. En reprenant le fameux planétarium virtuel Coelix cette étoile dénomée SAO55443 est de magnitude 8.4 et est bien de classe K2, je n'ai donc rien inventé. Chic, ça ça me rassure également.

Voir mon article dans le bi-mensuel Astrosurf de septembre-octobre 2015 : Astrosurf Magazine 76

Lovejoy à la Blaque

Suite de nos aventures cométaires.

Ce 23 janvier, nous étions 14 au rendez-vous donné par Caroline et Jean-Luc aux observatoires de La Blaque. Jean-Luc dispose d’un lieu déjà mythique dans le Haut-Var : outre l’organisation de la fête de l’astronomie organisée tous les ans, fin août (notez déjà les 22 et 23 août 2015), il a installé des abris sur rails qui protègent de bien bons instruments.
Il y avait de tout sur le plateau d’observation, des Dobson 400 et 450, et beaucoup de télescopes et lunettes dédiés à l’astrophotographie. Un Ritchey-Chrétien de 500 semble être le patriarche de cette parade.
Mais revenons à Lovejoy. J’avais demandé à Jean-Luc de me réserver sa « céleste bino » avec laquelle j’avais déjà pu observer et croquer trois belles comètes en une seule nuit. Il s’agit d’un double réfracteur de marque Borg, deux lunettes apo (ED89 à f6.7) installées cette nuit en parallèle avec deux oculaires Télévue de 25mm. Même si je ne suis pas un inconditionnel des bino’s j’avoue que le confort de vue aide lors des longues séances de dessin.

C2014-Q2 Lovejoy

Encore un bon moment d’observation et de convivialité sur le site de La Blaque !

Une comète à courte période est bien visible

15P/Finlay.

Les 18 et 22 janvier, j'ai pointé mes optiques sur cette comète habituellement de peu d'intérêt car très faible. Elle passe discrètement à proximité de l'orbite de la Terre tous les 6 ans et demi. Cette fois son apparition (périhélie le 27 décembre) s'est passée relativement loin de la terre. Personne ne s'attendait à voir cette comète mieux que la 10ème grandeur. Mais elle s'est brusquement réveillée d'abord à la mi-décembre, atteignant un peu mieux que la magnitude 9 avant de tomber à 11 fin du mois. Les 17 et 18 janvier nous avons étés stupéfaits de voir cette comète se déchaîner une seconde fois, elle est aparue encore plus brillante soit avec une magnitude d'environ 7,0 pour quelques jours, le 22 je lui donnait une magnitude d'à peine 9.0. (ici le croquis brut du 22)

15P Finlay

Il y a très peu d'observation de cette comète, deux dessinateurs et deux ou trois astro-photographes.
Ce genre d'observation dans l'urgence est désormais possible grâce aux échanges via internet, il fallait être tout à fait prêt à observer cette fois-ci. Il est également important d'avoir accès à un ciel bien noir, sans ça la vue de ce type de comète est de peu d'intérêt.
Ce qui m'a surpris c'est que normalement on voit beaucoup moins de queue que sur les photos, ici on en voit autant.

Lovejoy pour Charlie

Durant l’affaire « Charlie Hebdo » il fallait garder le crayon à la main, pour prouver d’une part que la vie continue, qu’elle est belle et d’autre part que les ignares ne peuvent pas gagner face à l’intelligence, jamais. Aujourd’hui la pauvreté d’esprit associée à la violence n’ont plus droit au chapitre dans les pays civilisés.


Notre expédition Lovejoy.

Une fourchette de bons amis astronomes me propose de venir profiter du ciel bien noir de la région. Rendez-vous est pris pour le 8 janvier en début de soirée. Le 7 janvier 2015 j’ai trouvé un terrain propice à l’observation de cette jolie comète pour un méridien sans trop d’arbres. Près du petit village de Saint Laurent, une plateforme surplombe le versant nord du lac d’Artignosc sur le Verdon, je ferai quelques croquis et photos d’ambiance qui me serviront pour l’aquarelle du lendemain.

Lovejoy

La photo du ciel prise le 7 (Pentax K50 f 3,5 - 3sec 25600ISO 18mm ) montre la comète sous forme d’une grosse étoile verte de magnitude équivalente à Pi ORI soit +/- 4. Mais je ne suis pas là pour faire de la photo, elle me permettra simplement de poser les étoiles sur le fond du ciel lors de ma prochaine aquarelle. Une photo de mon Dobson pointant vers la comète sera également utile.

Le soir du 8 tout le monde est sur place, mes amis Vincent, Antoine, Yvan et Jean-Bernard, ont fait le déplacement de Brignoles, de La Garde, de Forcalqueiret et de Salon. Il fait froid, le vent et les nouvelles en provenance de Paris nous font frissonner.

La comète est bien visible à l’oeil nu, même en vision directe. Lors de la nuit précédente, un départ de queue était à peine perceptible dans mon Dobson 12 pouces à f 5. Aujourd’hui, nous sommes trois à avoir perçu une double queue, une première partie très courte est accrochée à la chevelure alors qu’une autre, une sorte de filament se répand plus loin.
Il était extrêmement difficile d’apercevoir cette queue ténue face à cette énorme boule de lumière qu’est la coma de la comète Lovejoy.
Grâce à un jeu de filtres de 2 pouces apporté par Vincent, (CLS, OIII, UHC) nous sommes arrivés à voir autre chose que la coma. C’est particulièrement grâce au filtre CLS que nous avons pu deviner un semblant de filament à peine plus clair que le fond du ciel. Il fallait faire sortir la coma éblouissante du champ de l’oculaire pour pouvoir discerner le faible gradient de contraste entre le noir du ciel et les fines volutes de la queue.

Lovejoy

Nous sommes ici à la frontière des possibilités de l’œil. Le Dobson utilisé est toujours ce 12 pouces à f/d 5 et des oculaires 2 pouces de 24mm Meade à 38mm Omégon en UWA.
Outre le Dobson de 300mm, nous avions déployé des lunettes de 80mm et de 150mm ainsi que des paires de jumelles de qualité : Echo et Swarovski.

Lovejoy

L’aquarelle représente le groupe rassemblé pour cette expédition Lovejoy après deux heures de dense observation. L’aquarelle reprend les vues du ciel de la veille, celle du Dobson et les portraits pris –au flash- par l’appareil de Vincent.

Observer, c’est aussi se réunir pour une même vibration, un même engouement, et cette nuit là c’était … on était… il y avait … quelque chose de fort dans l’air !

Le 18 janvier 2015, cette aquarelle a été choisie sur :  Astronomy Sketch Of the Day

Voir un long article dans le bi-mensuel Astrosurf de mars-avril 2015 : Astrosurf Magazine 73

Et la suite dans le bi-mensuel Astrosurf de septembre-octobre 2015 : Astrosurf Magazine 76

Conjonction Vénus-Mercure

Ce 10 janvier les deux planètes intérieures du système solaire sont au plus près.
A droite de mon aquarelle une jolie Quadrantide a fait des étincelles.

Conjonction Mercure Venus

Conjonction Mercure Venus

Les deux planètes tiennent facilement dans le champ de ma lunette

Le 13 avril 2015, cette aquarelle a été primée sur :  Astronomy Sketch Of the Day

Les Quadrantides

En ce tout début 2015, l’essaim des Quadrantides était bien visible juste avant l’aube. C’était le 4 janvier. Le nom de « Quadrantides » provient du nom d’une constellation aujourd’hui disparue, celle du Quadrant, en souvenir d’un ancien instrument de mesure astronomique. Le radiant se trouve dans le Bouvier, entre Grande Ourse, Couronne Boréale, Hercule et Dragon.

Glissez la souris sur l'image de droite pour voir les légendes et cliquez sur l'animation de gauche pour zoomer.

 

Sur l'animation on voit le jour qui se lève.
Les quelques minutes qui séparaient le coucher de la Lune et le levé de l’aube, m’ont permis de repérer 6 ou 7 quadrantides. L’une, proche de Spica est sujette à caution, c’est peut-être une sporadique.
C’est le troisième essaim régulier le plus actif de l’année. Il est également le dernier de la série des essaims connus avant l’été.
Les météores observés étaient relativement lumineux. Le taux horaire zénithal observé voisine les 50 météores. La période d’observation étant faible, à peine une demi heure, la mesure est peu précise.

Vénus, Mercure et devant la Terre et la colline du Grand Blé

Bonne année 2015!

Conjonction Mercure Venus

J'ai bien aimé le tout premier soir de l'année cette vue pure des deux planètes intérieures se couchant derrière la montagne fétiche de la région Varages-Artignosc : Le Grand Blé. Je n'y vois pas d'épi, pour moi cette colline ressemble plus à ces baleines que nous avions si souvent croisées durant notre voyage.
Je fixe par la peinture la pureté de ce ciel sans frimas nuageux ni pollution, pas un nuage, pas une lampe. Juste trois planètes.

Cliquez sur VIDEOS ci-dessus pour lancer l'animation de l'événement.

La colombe et la comète

Le passage au méridien au raz de l’horizon d’une constellation m’a toujours fasciné. Pouvoir y observer des astres du Sud à partir de l’hémisphère Nord me parait quelque peu irréel.
Pourtant c’est relativement facile, il suffit d’avoir un horizon bien dégagé sans trop de pollution, atmosphérique ou lumineuse. De ma terrasse orientée du Sud-Est à l’Ouest, les ingrédients sont réunis.
Artignosc est un tout petit village perché du Verdon, son éclairage est suffisamment discret et l’air y est encore bien pur, il n’y a aucun halo autour des luminaires. Ici les étoiles touchent l’horizon. Chaque nuit, depuis la mi-décembre autour de minuit, je guette la constellation de la Colombe. Attirante, c’est elle qui semble nous observer.

Habitant depuis peu un colombier, je me devais d’immortaliser « Sa » constellation.
Dans les atlas, l’image de la colombe ne vole pas toujours dans la même direction, c’est un véritable pigeon voyageur cosmique. J’en ai profité pour orienter selon ma fantaisie l’image de l’oiseau, de toute façon il faut de l’imagination pour discerner un quelconque volatil grâce aux frêles étoiles repères. Seules Alpha COL, Phakt (m=2,65) et Beta COL, Wazn (m=3,10) ont un nom. Pourtant une petite étoile Mu COL (m=5,18) se distingue, il s’agit d’une des trois étoiles dites « évadées », elle se déplace extrêmement vite dans notre Galaxie, (+/- 100 km/s). Les deux autres sont AE AUR et 53 ARI, toutes proviennent de M42 d’où il y a 3 millions d’années une explosion dantesque les a propulsées dans l’espace. Nous retrouvons ici encore cette notion de voyageur…

Cette constellation contient une autre curiosité: un nuage obscur interstellaire, qui voyage aussi. Selon une théorie encore sujette à caution, ce nuage aurait à l’époque de notre ère glaciaire, traversé le système solaire.

En ce début d’hiver 2014-2015 un autre type de voyageur est apparu dans notre constellation, une voyageuse.
Le 25 décembre à minuit, la comète C/2014 Q2 (Lovejoy) est déjà visible à l’œil nu en vision indirecte. Avec une paire de jumelles il n’y a aucun doute et avec mon matériel plus « astronomique », le spectacle est magnifique.
Dans l’aquarelle du paysage, j’ai esquissé la comète au bout de la branche d’olivier tenu par son bec par notre colombe.

Faites glisser la souris sur l'image pour en voir la légende et cliquez dessus pour zoomer.

Avec le matériel dont je dispose et quelque soit le grossissement ou l’ouverture utilisé : 50mm, 100mm ou 300mm le 25 décembre la comète a invariablement la même allure. Ce ne sera que lors de la nuit du 28 au 29 décembre qu’une fine queue sera détectée.

Les croquis sont orientés N au dessus et Est à gauche avec un champ de vision de 1°, ces trois croquis sont réalisés avec le même équipement, une lunette Bresser de 102mm ouvert à f/d 9, avec un oculaire 2 pouces Omégon de 38mm. De gauche à droite, au fur et à mesure de la montée de la comète sur l’horizon on voit le ciel s’obscurcir et la coma grandir. Sur l’image du 20 décembre on aperçoit une étoile légèrement colorée, c’est aussi une double optique, la principale est de classe K. Sur l’image du 28 on aperçoit l’amas globulaire M79 qui semble vraiment petit face à la somptueuse chevelure de Lovejoy.

Le 29 décembre entre 0h30 et 0h55 j’ai enfin pu voir de la couleur et esquisser sa queue qui est si belle dans les photos de mes collègues astro-photographes. Ici le matériel utilisé est un Dobson de 305mm à f/d 5 avec des oculaires 2 pouces de 38mm et 26mm.

Voir Astronomie Magazine de février 2015  Astronomie Magazine 175

Une galaxie test

NGC 891 est une petite galaxie dans la constellation d'Andromède, sa spirale est vue de profil et une bande de poussière peut être détectée.

Je voulais dessiner cette galaxie sans à priori pour pouvoir vérifier l'exactitude de mes relevés. Ceci est très utile lorsque je suis confronté à l'observation en temps réel et non vérifiable d'une comète.
Le télescope de l'OAB est ici aquarellé lorsqu'il était pointé sur la supernova de la Vierge. Voir la page de 2014

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    © Michel Deconinck / Aquarellia