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Les taches rebelles - mai 2019

Les grosses taches observées entre mi-avril et mi-mai marquent la fin du cycle 24. Ces grosses taches, observées dès le 7 avril se retrouvent en fin de cycle, sont proche de l’équateur et sont très stables. On y observe des ponts de lumières et des réorganisations de l’ombre qui pourraient annoncer une éruption, mais vu la structure magnétique simple de ces taches, quasi rien ne s'est produit. Ce grand calme est totalement en phase avec les modèles actuels.


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Pourtant ces géantes calmes, pourraient en fait jouer un rôle de premier plan pour déterminer la destinée du future cycle solaire. Elles correspondent bien au signalement des «rogue active regions», qu'on pourrait traduire par «régions actives rebelles». Elles sont solitaires et musclées, souvent parmi les plus grosses taches apparaissant au cours d'un cycle et elles arrivent à la traîne du reste de la troupe, bien après le pic d'activité du cycle. Ce sont un peu des « black-blocs » solaire, qui dévient de l'évolution normale de la majorité des taches « sages ».

Le cycle 25 pourrait voir s'inverser très bientôt la tendance à l’affaiblissement de l’activité solaire qui avait conduit ces dernières années à la spéculation d’un grand minimum équivalent à celui de Maunder (fin du XVIIème siècle), et un refroidissement correspondant du climat mondial. Sur base de cet épisode passé, le dérèglement climatique que nous avons à notre grand dam provoqué, et dont un des effets est l'augmentation de la température des océans ainsi que celle de notre atmosphère, pourrait être en partie « un tout petit peu » compensé par un rayonnement solaire plus faible (un couplage qui reste encore à valider). Mais même une telle heureuse coïncidence ne nous offre pas de miracle.


En effet, ce répit ne peut être de toute façon que très temporaire. L'inversion de la tendance descendante de l'activité solaire est inéluctable, on ne peut descendre en-dessous de zéro ! Que ce soit pour le prochain cycle ou bien quelques cycles plus tard, la remontée de l'activité, s'ajoutant aux effets de notre consommation effrénée, va nous faire vivre des épisodes climatiques de plus en plus compliqués.

Ne comptons pas sur le Soleil et le bon vouloir de ses taches rebelles pour être dispensés d'agir. Comme la grande majorité des scientifiques, je pense qu’il y a un choix à faire : plutôt que de vouloir améliorer notre pouvoir d'achat, il faut de toute urgence réagir pour que nos enfants, lorsqu'ils auront notre âge, puissent vivre et respirer aussi bien que nous !

Voir l'article complet dans le magazine AstroSurf Magazine 99 de juillet-août 2019

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